mardi 17 mai 2011

petite information sur "A quatre mains"

Pour plus de précisions, nous avons commencé avec MasterF un récit à quatre mains pour que je retrouve le désir d'écrire. J'avais besoin de fiction, de m'évader un peu et de laisser libre cours à ma plume.
Il a donc rédigé le début de l'histoire et je me suis lancée dans la suite. Nous alternerons ainsi tout au long du récit.
J'ai fait le choix de ne pas préciser qui écrivait quoi, ça laisse un peu de suspens.
Bonne lecture...

dimanche 15 mai 2011

"Il est sauvage, Elle ne bouge pas"

Elle lui a envoyé un message sms lui disant qu’elle serait à la gare St Charles à 13h23. Qu’elle pouvait l’attendre s’il ne pouvait venir la chercher.

Il habite une maison à Roquevaire. Une vaste maison en pierres blanches recouverte de tuiles rouges et entourée de garrigues. Au pied du Garlaban. Il aime prendre son temps. Il vit au rythme des saisons. Là, il sent l’été qui approche. Et comme tout habitant de Roquevaire, il redoute les incendies qui chaque été dévastent un peu plus la belle nature environnante. Par endroit, il reste des séquelles de la saison passée. Une vraie désolation.

Il a sorti sa voiture à la fraîche après leur longue discussion d’hier sur skype. Ils ont convenu qu’elle viendrait trois jours dans sa maison. 72 heures.

Il est sauvage. Depuis la mort de sa femme, il a décidé de vivre seul. Il aime cette solitude. La compagnie des hommes ne lui est plus forcément nécessaire. Sans doute n’a-t-il plus besoin de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit. Cela ne veut pas dire qu’il refuse d’avoir de la visite. La seule chose qu’il exige en pareille occasion, c’est un respect absolu vis-à-vis de lui et de ses choix. Respecter cette nature aussi. Car c’est la seule chose qu’il reconnaisse vraiment : la nature et aussi l’idée philosophique de Nature.

Il a constamment en tête certains principes fondamentaux qui déterminent son mode opératoire le plus souvent. Il aime sentir cet « état sauvage » non encore domestiqué par la culture. Cette « animalité » qui s’accompagne d’instincts les plus vils et les plus bas. Cela contraste de façon parfois saisissante avec le soin qu’il apporte à sa personne. Car ce n’est pas parce qu’on reconnaît la nature et l’idée de Nature que l’on doit ne pas avoir de respect pour soi et donc pour l’autre pense-t-il. C’est donc en conscience qu’il a décidé d’avancer de la sorte et de construire des relations féminines qui lui permettent de partager intensément cette vision du monde.

Elle a parfaitement compris ce qu’Il incarne. Cela a mis du temps à mûrir mais hier soir elle a pris sa décision. Elle veut vivre et partager avec lui ce qu’il lui demandera et imposera. Déjà pendant 72 heures. C’est pour cela qu’elle a réservé un billet pour Marseille. Pour le rejoindre au plus vite et pouvoir ressentir enfin de l’intérieur ce qu’il lui a patiemment énoncé et décrit depuis de nombreuses semaines.

C’est un vrai et pur challenge. Elle en est bien consciente. Elle se sent aspirée. Elle ne peut plus renoncer. Attendre n’a plus de sens pour elle. Si ce n’est l’attendre là, dans la gare St Charles, car elle sait qu’il viendra tôt ou tard la chercher et la conduira dans son antre pour le meilleur et sans doute aussi pour le pire.



13h20. Elle connaît par cœur la voix du train « arrivée imminente en gare de Marseille St Charles ». Son cœur se serre, elle a déjà rassemblé ses affaires… Elle regarde le livre qu’elle ne parvenait pas à lire, tant ses pensées vagabondaient, mais l’heure approche. Sera t’il là ? Devra t’elle attendre au soleil ?
« Tu seras à moi pendant 72 heures », cette phrase résonne en elle, elle essaie de saisir chaque mot.
13h23. Le train s’arrête, elle laisse descendre les voyageurs, finit par se lever et se dirige vers la porte.

Il est là, debout, stoîque, très calme, Il la regarde. Elle a un moment d’hésitation, est ce bien lui ? Il s’approche déjà, plonge dans son regard, un « Bonjour Mademoiselle » parvient à ses oreilles. Elle s’entend prononcer un « Bonjour » à peine audible et s’empresse de baisser les yeux. Une main se pose délicatement sur son menton et l’oblige à relever la tête, il plonge à nouveau son regard dans ses yeux. Elle ne bouge pas, elle soutient ce regard malgré sa peur, elle attend, elle observe.

Il finit par lâcher son menton doucement pour prendre sa valise. D’un pas décidé il emprunte le quai et se dirige vers le parking. Un peu déboussolée, elle hâte le pas pour ne pas le perdre…

Une voiture grise, confortable, il lui ouvre la porte pour qu’elle se glisse à l’intérieur. Première sensation : la peur, incontrôlable, qui la prend aux tripes. Elle le trouve impressionnant avec son calme, ses gestes précis. Il parle peu. Elle se sent incapable de prononcer la moindre parole. Un fond de musique classique accompagne les silences. Sa peur redescend peu à peu, mais son corps trahit toujours cette tension latente. Jambes serrées, mains sur les cuisses, regard droit devant, dos raide.

lundi 9 mai 2011

Prisonnière

Il est très difficile pour moi d'écrire en ce moment...

Je traverse une période de questionnements, j'ai besoin de penser à moi, d'aller chercher des réponses ailleurs. Ces dernières vacances et de récents évènements m'ont profondément remuée...
Je n'ai plus envie d'écrire...
Mais j'en aurai pourtant besoin. Seulement, il m'est difficile de mettre à jour mes "profondeurs". C'est trop tôt, trop brouillon, trop flou, trop sombre. Je suis effrayée...

Le temps fera sûrement les choses, il faut que je "digère", que je m'imprègne avant de pouvoir m'exprimer et me libérer.

A côté de ça, je prends du temps pour mon plaisir, temps des retrouvailles... Un petit séjour à Marseille avec Mon Maître me fera le plus grand bien... De belles émotions en perspective, un brin de confiance en moi à glaner... De la tendresse, de la douceur, des objets insolites. Une petite bulle pour m'aider à avancer...

Mais je reviendrai... Bientôt...