mercredi 2 mars 2011

Un, deux, trois, quatre…



Je regarde mes fesses dans le miroir, c’est ce que je vois, quatre marques fines et longues d’une couleur grisâtre. Quatre marques qui me rappellent cet instant. Celui où il m’a demandé de me mettre à quatre pattes, fesses en l’air, mains posées devant moi. Des ordres clairs, précis, sans appel. Je revois juste son regard qui s’assombrit en prononçant ces mots, il devient plus profond et impénétrable. Je m’exécute. J’attends. Ses mains sont sur mes fesses, je pense « joyeusement » que je vais prendre du plaisir, je m’offre, lascive, coquine, je suis détendue, prête… Une tape s’abat sur ma fesse gauche, je suis surprise mais je ne bouge pas. Une deuxième, une troisième, de plus en plus fortes, au même endroit. J’essaie de m’y soustraire en me décalant légèrement. Peine perdue. Une autre main m’appuie sur les reins et m’ordonne de ne pas bouger. Des caresses, je sens ma peau chaude, elle brûle. C’est au tour de mon autre fesse de subir le même traitement. Je réagis différemment, j’essaie de deviner quand et où le coup va tomber… C’est pire, je ne pense qu’à ça, je sens mon corps tendu, les coups me paraissent dix fois plus douloureux et puissants. Je respire fort mais je ne bouge pas, mes poings sont serrés, j’ai envie que ça cesse. Sa main vient fouiller mon intimité, je me détends peu à peu, je sens ses doigts en moi… Il les dirige vers mon antre et d’un coup sec y glisse un doigt. Je sursaute sous la surprise mais son autre main appuie fermement sur mes reins. Le plaisir m’envahit peu à peu, mais il est de courte durée, je l’entends s’éloigner et fouiller dans ses affaires.
Les questions se bousculent à nouveau dans ma tête : que va t’il chercher ? que veut il me faire ? que va t’il utiliser ? Ses pas se rapprochent. Je sens un objet qui glisse sur mon dos, c’est agréable, assez doux, mais je suis incapable de le reconnaître. Les caresses me paraissent longues mais je sais aussi que les coups ne vont pas tarder à arriver… Un premier, léger, sur ma fesse gauche. Je n’ai pas mal. Les autres s’enchaînent allant d’une fesse à l’autre, parfois plus forts, parfois plus doux, mais à un rythme soutenu. Je n’ai pas le temps de réfléchir. Je me laisse aller, je me laisse transporter, je subis et me surprends à attendre avec impatience les autres coups. Je crois que j’aime ça, mais je n’ai pas le temps d’y penser sur le moment, je veux juste profiter, savourer. Ces coups de cravache (j’ai fini par reconnaître l’instrument) ne me font pas peur, ils m’amènent loin, je sors de moi quelques instants et me surprends à tendre les fesses pour mieux les accueillir. J’aime quand je le vis de cette manière… C’est le contact de ses mains sur mes fesses qui me sort de ma torpeur. Il entreprend à nouveau de me « travailler ». Je suis dans de meilleures dispositions, je m’ouvre, m’offre à ses doigts agiles. Je veux jouir, j’en ai besoin, envie. Mais il en a décidé autrement. Ses doigts se retirent, me laissant sur ma faim, et je n’entends plus rien. Les secondes passent, la tension monte, je me contracte à nouveau, les questions, toujours les mêmes questions. Un coup sec s’abat sur ma fesse gauche, radicalement différent des autres… La douleur est fulgurante, j’ai l’impression d’avoir la chair transpercée, toute ma fesse souffre et je ne peux retenir un gémissement. Il m’ordonne de reprendre ma position, je mets du temps à réagir, il me saisit par les hanches et me replace lui-même. Je me demande si j’aurai la force d’en subir un deuxième… J’essaie de me couper, de sortir de mon corps, en vain… Puis je le sens, le deuxième, aussi fort que le premier. J’ai l’impression que l’instrument s’enfonce dans mes chairs, me laissant une profonde entaille… Même douleur, aussi vive que la précédente… Je me redresse à chaque fois, j’entends un « stop » sortir de ma bouche, je sais pertinemment qu’il ne changera rien, mais malgré la souffrance je ne veux pas prononcer le safeword, je veux lutter, me battre, me prouver que je peux y arriver. Deux de plus, deux coups aussi forts l’un que l’autre… Je n’en peux plus, je m’écroule…J’ai goûté la Canne…
Je sens ses mains qui touchent mon dos, je tremble, de froid, de peur, de fatigue, je ne sais plus. Puis ses mains qui descendent sur mes fesses : je ne sais plus si les caresses sont agréables où si elles me font mal, je ne veux pas savoir, je prends ce qu’il me donne.
Une main passe dans le sillon de mes fesses pour rejoindre mon intimité. A ce moment précis je le hais, comment peut il penser au sexe ? comment peut il envisager que je puisse prendre du plaisir ? Je serre les cuisses, les fesses, mon corps est un bloc inaccessible, je ne veux rien donner, je lui en veux. Ses caresses reprennent alors sur tout mon corps, mes cheveux, mon dos, mes jambes, je ressens chaque partie de mon être peu à peu…Il m’ordonne d’ouvrir les jambes et de me remettre en position, je m’exécute timidement, tiraillée entre mon devoir d’obéissance et mon refus d’obtempérer. Je plie. Ses doigts s’activent dans mon intimité et je découvre avec stupeur que je suis terriblement excitée, je me détends peu à peu et laisse ses doigts fouiller mes fesses. Un, deux, trois doigts, je ne suis plus qu’un trou à sa disposition, je respire de plus en plus fort, je veux m’empaler sur ses doigts, j’ai besoin de sentir sa force, de me sentir pénétrée… Son autre main me caresse et je jouis rapidement et fortement sous ses pressions. Il ne lâche pas son étreinte et continue ses va et vient dans mon trou, j’ai envie de me soustraire mais il me maintient à sa merci et continue ses caresses. Sa main sur mon clitoris m’agace, me titille, je bouge comme je peux pour l’éviter. Il la pose sur mon cou me serrant fermement tandis que ses doigts bougent toujours en moi, je ne peux que subir, subir, subir. Le plaisir revient, m’envahit à nouveau, je perds pied… C’est ma propre main qui caresse mon intimité et je deviens chienne, objet de plaisir entre ses mains. Il continue sa fouille méthodique et puissante, mes caresses se font de plus en plus insistantes, j’ai du mal à respirer mais je poursuis la route vers mon plaisir, encore et encore, telle une machine. C’est la délivrance, je lâche tout dans un orgasme dévastateur et m’écroule, les spasmes sont puissants. Il ne bouge pas, ses doigts encore en moi ont arrêté leurs mouvements, mais il reste là, il est le Maître, il décide et n’a pas fini d’abuser de son esclave…

3 commentaires:

  1. Beaucoup de plaisir a lire ces lignes là, a imaginer ton plaisir... beaucoup de maturité aussi... j'aime. je t'embrasse. Maitre P.

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  2. Voila un chemin délicieument parcouru, une immersion en haut trouble, j'aime beaucoup ce crecendo vers le plaisir qui nait de la contrainte et de punition... ;-)

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  3. @ Maître P. Je relisais ce matin le fameux cahier et je suis "fière" de mon cheminement, je ne te croyais pas quand tu disais que j'avais grandi, je le vois maintenant... Il me tarde de partager toutes ces émotions autour d'un bon argentin!!
    A très vite.

    @ Flow. Une découverte pour moi, ou plutôt une autre manière de m'abandonner, de me laisser transporter... Je vais creuser cette voie, doucement mais sûrement... Merci de votre passage.

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